Isabel Muñoz est une photographe espagnole. Elle a reçu, en 2016, le prix national de la photographie du ministère espagnol de la culture. Commencées au Foto Centro de Madrid, ses études photographiques l’ont conduite ensuite aux États-Unis pour maîtriser différentes techniques photographiques, notamment les procédés anciens dont elle est une grande spécialiste. Ses tirages au platine sur papier albumine sont d’une grande subtilité et délicatesse, cependant l’artiste travaille aussi en couleurs.
Des danseurs de tango et de flamenco aux ethnies guerrières d’Éthiopie, des portraits des Maras, les membres de gangs du Salvador, aux adeptes d’une confrérie religieuse en Irak, sa photographie est centrée sur l’être humain, entre sensualité et paraître, entre intimité et communauté. Isabel Muñoz sait capter les chairs, les formes, les postures, mais aussi les codes, les signes et les rituels de communautés. Elle explore l’univers des corps en action, en mouvement, au travers de la danse, de la lutte, des arts martiaux, de la tauromachie. Elle travaille tout autant sur les corps mis en scène, sublimés, peints, parés, scarifiés, tatoués, des corps sociaux.
Parfois, Isabel Muñoz s’attarde sur des détails, en entomologiste, et en fait émerger équilibre, beauté et mystère. Ses images sont hors de toute mode, intemporelles. Elles renvoient à la peinture classique souligne Christian Caujolle. Il compare aussi ses photographies à des sculptures pour l’attention portée aux matières et le dialogue avec la lumière. L’écriture photographique d’Isabel Muñoz est charnelle tout en étant d’une extrême précision et d’une grande élégance. Ses compositions sont épurées, justes. Elles appellent à la contemplation et au silence.
L’exposition organisée à Bièvres, à l’occasion de la Foire internationale de la photographie est une rétrospective de ses œuvres, au travers d’extraits de différentes séries emblématiques.
L’exposition se tient à la grange aux fraises, rue de Paris, et à la maison des photographes et de l’image, rue de la terrasse.